Mégère retrouve Zagreus devant sa chambre. Elle lui fait signe de la suivre et ils partent vers les jardins au bout desquels se trouve la réserve de la garde. L'érinye s'avance devant la porte quand Zagreus l'interpelle.
? Tu as réfléchi à ma proposition ?
- Quelle proposition ? lui lance sèchement Mégère, froissée par la question. ?
Elle s'apprête à ouvrir la grille menant à la réserve.
? De partir avec moi, répond Zagreus après un instant d'hésitation. ?
La jeune fille se retourne les sourcils froncés.
? C'est absolument hors de question et je croyais m'être bien fait comprendre. ?
Elle se retourne de nouveau vers la grille.
? Meg, s'il te plait, on sait bien tous les deux que tu n'es pas à ta place ici. ?
L'érinye reste muette et fait mine d'ignorer les propos du prince. Zagreus tant sa main vers la jeune fille.
? Meg, écoute...
- Lache moi avec ?a ! envoie Mégère en frappant la main du prince avec le revers de la sienne. Tu ne sais rien de ma situation, tu ne connais pas le vrai visage de ton père, tu ne sais pas ce que je risque en ce moment. Laisse moi et ne profite pas de moi alors que j'essaie juste de survivre pendant que tu fanfaronnes. ?
Les larmes lui montent aux yeux et elle détourne vite le regard.
? Ah ! Je le hais tellement ! pense-t-elle. ?
? J'essaie juste de te sortir de là, répond calmement le prince
- Menteur, tu ne fais que profiter de moi, tu n'es là que pour tes caprices !
- Meg, ce sera probablement ta seule occasion, pourquoi tu n'en profite pas ?
- Tu me fatigues avec tes questions ! Tu n'es qu'un abruti qui cherche à profiter au maximum de ma situation. Je suis exactement là où je dois être ! ?
à ces mots, elle tourne la clé et la grille s'ouvre. D'un geste sec du menton, Mégère ordonne à Zagreus d'entrer. Le prince entre pendant que la jeune fille reste à l'extérieur pour monter la garde. Cette conversation avait semé le doute dans son esprit. Mégère sait bien qu'elle n'est pas la plus heureuse, elle n'a besoin de personne pour le savoir mais n'était ce pas là sa raison d'être ? L'érinye peut-elle exister heureuse ? Pas selon Mégère, chaque créature divine a une place et l'érinye conna?t très bien la sienne.
Mégère n'a jamais connu que les Enfers. D'aussi loin qu'elle s'en souvienne, elle n'a jamais connu ses parents non plus car Hadès a toujours tairé leurs noms. Son souvenir le plus lointain remonte à ses premières le?ons au combat. C'est durant cette période que lui sera attribué le titre d'érinye de la Haine. Ses s?urs Tisiphone et Alecto deviendront respectivement les érinyes de la Vengeance et de l'Implacabilité. Ces r?les étaient loin d'être des honneurs faisant des érinyes les pantins utiles d'Hadès. Elles adoptent souvent le r?le de tortionnaires pour le compte de leur ma?tre et sont traitées en conséquence. Les créatures de l'Enfer les craignent ou les méprisent. Bien qu'elle n'en ai jamais vu, Mégère se savait également ha? des hommes. Ce mépris universel auquel elle faisait face avait ab?mé son c?ur au fil des années et elle avait bien compris que son bonheur n'existait nul part, pas plus sur terre qu'en Enfer.
? On peut y aller, dit Zagreus mais Mégère l'arrête d'un geste de la main.
- Zagreus. ?
Le prince se retourne, l'air attentif.
? Tu sais ce qui est arrivé à ma petite s?ur, n'est-ce pas ? ?
Elle avait dit cela sur un ton accusateur et fixait maintenant le prince dans les yeux. Malgré le regard insistant de la jeune fille le prince répond calmement :
? Meg je sais pour elle. ?
Après un silence, Zagreus ajoute :
? ?a ne t'arrivera pas, je te le jure. ?
Il avait pris un ton plus sérieux qui réussit presque à convaincre Mégère. Finalement, elle fait un pas en direction de la sortie, sans un mot.
? Allons-y. ?
***
Mégère partit en avance pour passer les barrages de gardes installés contre Zagreus. Elle savait qu'il ne feraient pas long feu mais ?a lui était bien égal. Il fallait que Zagreus atteigne la porte d'Asphodèle où il rencontrerait Alecto. Mégère avait froid dans le dos à l'idée de revoir sa s?ur. Son tempérament violent avait toujours été récompensé par ses professeurs mais a finalement eu raison d'elle lorsqu'elle s'est trouvée interdite dans la maison du ma?tre. Mégère espérait ne plus jamais la revoir. Alecto était une fille cruelle et sadique. Elle appréciait la violence et ne tremblait pas devant la douleur. Petite, elle frappait régulièrement ses s?urs et se moquait continuellement de Mégère, connue pour être la plus faible des trois. Alecto profitait de chaque instant de faiblesse dont faisaient preuve ses s?urs pour les humilier.
Alors qu'elle passe la porte du temple, Mégère entend une voix s'élever du fond de la pièce.
? Te voilà donc, susurre Alecto en voyant Mégère arriver. ?
Sur les marches de la porte d'Asphodèle est assise une grande jeune fille au physique élancé et aux longs cheveux rouges. Elle est affublée d'une grande tunique verte similaire à celle de Mégère. Alecto se tourne vers sa soeur avec un immense sourire révélant une rangée de grandes dents acérées. Pas besoin d'être physionomiste pour comprendre la menace que représente la démone, tous dans son aspect inspire la crainte.
Alecto se lève et marche vers sa soeur. Derrière elle, se balance, au rythme de ses pas, une grande aile noire, imposante et sinistre. Sa démarche arrogante et son air mesquin n'impressionnent pas Mégère qui reste de marbre. Ses souvenirs d'enfance remontent mais elle parvient à garder son calme et part s'installer sur le c?té en silence.
? Eh Meg ! Tu pourrais saluer ta soeur, imbécile ! ?
Les deux soeurs s'adressent un regard noir. Mégère rêvait depuis toujours de voir sa s?ur échouer et préfère donc ravaler sa fierté en silence.
? C'est bien, murs toi dans le silence et laisse moi faire ton travail, espèce d'incapable ! ?
L'attitude calme et réservée de Mégère commence à agacer Alecto. Elle s'approche de sa s?ur à un pas de distance et se penche vers elle.
? Une fois que j'en aurai fini avec le prince, je m'occuperai de toi et de ta sale gueule. ?
Mégère n'accorde pas un seul regard à sa s?ur, contenant toujours ses émotions. Alecto exaspérée lui assène un rapide coup de fouet sur le coin de la joue suffisamment profondément pour marquer d'une petite entaille le visage de l'érinye. Mégère ne peut riposter, elle savait pertinemment qu'elle n'avait aucune chance contre Alecto. Elle détourne la tête en silence. Satisfaite, Alecto tourne les talons et repart s'asseoir sur les marches.
? Pitoyable, souffle-t-elle. ?
Soudain, les deux s?urs entendent du bruit à l'extérieur. Un brouhaha terrible résonne derrière la porte. Un instant plus tard, la porte s'ouvre brutalement et un garde est propulsé au travers. Dans l'encadrement, se trouve Zagreus tenant une lance dorée dans la main. Des éclairs jaillissent de son arme et tout autour de lui s'étale les gardes du temple emportés peu à peu par le Styx.
? La foudre de Zeus, pense Mégère, comment Zagreus peut détenir un tel pouvoir ? ?
Le prince s'avance dans le temple et dévisage Alecto. Cette dernière avait perdu une partie de sa confiance habituelle à la vue du prince. L'arme choisie par Zagreus était la lance d'Achille, une arme d'une puissance inégalée, accessible uniquement aux meilleurs guerriers de l'Enfer. Alecto avait reconnu comme Mégère la foudre de Zeus. Malgré son inquiétude, l'érinye s'avance elle aussi.
Alecto déroule son long fouet sur le sol, se met en garde et lance au prince un regard de défi. Pas un mot ne s'était échangé, les deux adversaires se font face quand l'érinye décide d'engager le combat. Elle déploie sa grande aile noire et fouette l'air derrière elle, la propulsant ainsi sur le prince et lance le bout de son fouet dans sa direction. Zagreus pare le coup mais est atteint au bras droit. Alecto ne perd pas une seconde et encha?ne les coups avec une rapidité incroyable. Malgré ses parades efficaces, le prince sait qu'il ne tiendra pas éternellement dans cette position. Alecto lance son fouet une nouvelle fois mais le prince esquive et tente de l'atteindre avec la pointe de sa lance. L'érinye fait un pas de c?té et la lame fuse à quelques centimètres de son ventre. Le prince profite de cet instant pour faire un pas en avant et la frapper dans les c?tes avec le manche de sa lance. L'attaque ne semble pas très efficace au premier abord mais à la seconde où le métal touche le corps de l'érinye, celle-ci est frappée par un éclair vif en un battement de cil.
The author's narrative has been misappropriated; report any instances of this story on Amazon.
Alecto s'effondre sur le sol tétanisée. L'éclair l'avait traversée de part en part, br?lant la quasi-totalité de son corps. Allongée, elle est prise de spasmes violents durant quelques secondes puis retrouve peu à peu sa respiration. Sa grande aile noire g?t immobile comme un drap sur le sol. Zagreus s'approche et la menace avec la pointe de sa lance pour la tenir immobile.
? Espèce de... bégaie Alecto, elle pose une main sur le sol et tente de se relever.
- Reste en place, lui ordonne Zagreus approchant un peu plus sa lance vers la gorge de l'érinye qui s'arrête nette. ?
Mégère avait assisté à la scène mais elle s'était interdit d'intervenir. Elle jubile intérieurement de voir Alecto dans un état aussi pitoyable. Il ne restait plus qu'à l'achever et Alecto serait définitivement envoyée loin du Tartare laissant le champ libre à Zagreus et Mégère. Alecto lève la main en signe de répit et le prince écarte lentement son arme.
? Qu'est ce qu'il fabrique ? se demande Mégère. ?
Elle jette un coup d'?il à sa s?ur et aper?oit un long poignard glisser le long de sa main que Zagreus ne semble pas remarquer. Avec son bras dans le dos, elle extirpe son arme prête à bondir sur le prince. Soudain, elle se jette en avant. Mégère ne veut surtout pas se trahir mais elle laisse involontairement échapper un petit cri qui alerte le prince. Il fait un pas de c?té et re?oit le poignard dans l'épaule. D'une main il attrape le bras de l'érinye et de l'autre sa lance. Il frappe une première fois son assaillante avec le manche de son arme. Celle-ci s'effondre de nouveau sur le sol. Zagreus balance alors la lame dans sa direction et tranche nette la tête de l'érinye qui part désormais rejoindre le Styx.
***
Mégère se précipite vers le prince. Elle ne peut contenir ses émotions et jubile à la vue de sa s?ur absorbée par le Styx.
? Tu vois Meg, ce n'était pas si difficile, lance le prince en souriant.
- J'ai eu tellement peur... lui avoue Mégère.
- C'était presque trop facile, plaisante-t-il.
- Comment as-tu re?u ces pouvoirs ? s'interroge la jeune fille.
- C'est une secret mais les Olympiens ont eu vent de mes tentatives d'évasion et ont décidé de m'apporter leur aide.
- Comment les Olympiens auraient accès à l'Enfer ?
- Ils n'y ont pas accès mais ils peuvent se matérialiser suffisamment bien pour discuter ou transmettre une partie de leur pouvoir. Même Hadès est au courant que certains se baladent jusque dans le Tartare.
- Donc tu as pu discuter avec Zeus directement depuis le Tartare et obtenir sa foudre ?
- Seulement une partie mais oui c'est exact. ?
Mégère était sidérée par la situation. Les Olympiens sont en conflit permanent avec Hadès, si celui-ci apprenait qu'ils ont pu contacter son fils, il serait fou de rage.
Zagreus se rapproche de l'érinye et lui tend la main.
? Meg, je crois réellement que je peux m'évader et j'aimerai t'emmener avec moi. Je suis assez fort pour nous faire définitivement quitter cet endroit. ?
La jeune fille était plongée dans ses pensées. Elle était terrifiée. Le sort réservé aux coupables de trahison est infiniment pire que celui réservé à ceux qui dé?oivent le ma?tre. Mais toutes ces questions ne se poseront pas une fois sortis. Le simple fait de trouver cette solution concevable la terrifie.
? Je sais que tu as peur mais essaie de me faire confiance. Tu ne peux pas continuer à mener ta vie dans ces conditions. Je pense à toi Meg, je te vois tous les jours et je sens bien que tu n'es pas à ta place contrairement à ce que tu crois.
- Pour quelle raison ferais-tu ?a pour moi ?
- Tu ne sais pas ? ?
La jeune fille est complètement perdue et prend une mine confuse.
? ?a te semble si inconcevable que je t'aime ? ?
Le c?ur de l'érinye saute une mesure.
? Désolé alors ?a me semblait évident... poursuit le prince. ?
Mégère n'écoutait plus rien. Perdue dans son esprit, des petits éclats de mémoire reviennent brutalement. Ses émotions tourbillonnent, elle se sent faiblir, tressaillir, rougir même. Soudain, le passé ressurgit et Mégère plonge dans ses pensées.
***
? Megaera, c'est ?a ? ?
Mégère se retourne, c'est la toute première fois que le prince lui adresse la parole.
? Oui c'est bien moi et toi qui es tu ?
- Je m'appelle Zagreus. ?
à ces mots, la petite Mégère rougit et dit :
? Oh pardon, tu es le prince ! Pour de vrai ! Je... Je crois que ma mère m'a dit de ne pas te parler, je ne sais plus pourquoi. Je vais m'en aller je crois...
- Si tu peux me parler, moi j'aimerai bien discuter avec toi. Est-ce que je peux t'appeler Meg ?
- Euh... oui si tu veux. ?
Mégère reste confuse et détourne le regard à droite et à gauche.
? Est-ce que tu veux venir visiter les jardins avec moi ? Il y a plein de jolies fleurs, j'aime bien y aller.
- J'adorerai mais je ne sais pas si j'ai le droit...
- Mais si bien s?r, allez viens ! ?
Malgré leur proximité durant les entra?nements, le prince ne s'adressait pas souvent à ces sujets. Nyx avait tracé une frontière claire entre lui et les autres créatures de l'Enfer. En dépit de tout, il s'était épris de la jeune Megaera, la plus calme des trois s?urs et aussi la plus jolie selon ses dires. Les deux amoureux partaient dans le jardin et se tenaient la main. Zagreus aimait raconter plein d'anecdotes et d'histoires qu'on lui enseignait et Mégère restait à l'écouter en confectionnant des bouquets de fleurs.
? Dis, pourquoi tout le monde t'appelle Mégère ? ?
Zagreus se tenait debout près d'un buisson sur lequel poussait des petites violettes. Mégère s'était assise à c?té de lui et le regardait manier habilement les pétales. Un entrelacement de fleurs entourait sa tête formant une couronne verte et violette.
? Je crois que c'est ma s?ur qui m'appelle ainsi. Je pense qu'elle se moque de moi... ?
Zagreus remarque la mine triste de la jeune fille. Il lui tend le nouveau bouquet et Mégère sourit de nouveau.
? Je vais lui faire sa fête à Alecto si elle continue !
- Non, sois gentil avec elle, malgré son caractère elle reste ma s?ur...
- Si j'avais une s?ur je ne lui parlerai pas comme ?a à mon avis. ?
Mégère acquiesce timidement.
? Peut être bien. ?
Les rencontres des deux jeunes gens devinrent plus régulières et Mégère go?tait timidement au bonheur. L'entra?nement devenait rude et Alecto de plus en plus insupportable. Mais tous les soirs, la petite Mégère était heureuse parce qu'elle partait retrouver son prince.
***
Ce jour-là, Mégère était particulièrement triste. Tisiphone avait pratiqué le duel contre Alecto et celle-ci avait décidé de ne pas retenir ses coups. Tisiphone se trouvait en état de choc et elle était gravement blessée. Malgré les demandes répétées de Mégère, Nyx n'avait pris aucune mesure pour punir Alecto. Elle jugeait que Tisiphone n'avait simplement pas été à la hauteur. Mégère était furieuse. Le c?ur lourd, elle part le soir en direction du jardin. Zagreus arrivait souvent avant elle, mais ce soir-là, elle ne vit personne.
Mégère patiente plusieurs minutes lorsque des pas se font entendre derrière elle.
? J'avais presque perdu espoir, pense la jeune fille. ?
à sa grande stupeur, elle ne vit pas Zagreus. Marchant le long du petit chemin et balan?ant sa main auprès des fleurs, s'avan?ait Alecto.
? On attend quelqu'un, Mégère ? ?
L'érinye est terrifiée. Comment Alecto peut-elle être au courant ?
? Le prince ne viendra pas Mégère, tu comprends ? ?
Mais Mégère ne comprend pas, elle a peur.
? Le prince ne viendra pas parce qu'il ne t'aime pas Mégère. Et il ne t'aime pas parce que tu es une minable, tu entends ? ?
Mégère reste silencieuse, elle est tétanisée.
? Tu croyais peut être qu'il appréciait ta compagnie ? Tu n'as pas réalisé qu'il t'as prise en pitié ? ?
Chaque mot d'Alecto est comme un coup de poignard dans le c?ur de Mégère. Prenant son courage à deux mains, au bord des larmes, elle commence à hurler.
? Non ! Ce n'est pas vrai, tu mens pour me faire du mal j'en suis s?r ! ?
Mégère en a dis plus que ce qu'elle voulait mais elle n'est plus capable d'être rationnelle.
? Si je mentais il serait déjà là Mégère, répond simplement Alecto en souriant. Mais attends donc demain soir aussi, peut être qu'il viendra. Sinon attends encore le surlendemain ! ?
Alecto éclate de rire devant la mine pathétique de sa s?ur qui perd toute sa témérité.
? Il ne veut plus me voir, finit par dire Mégère apeurée, mais pourquoi ?
- Pourquoi ? demande sarcastiquement Alecto. ?
Elle éclate de rire encore une fois en pointant sa s?ur du doigt.
? Tu te demandes vraiment pourquoi ? Mais regarde toi Mégère. Tu es une gamine pitoyable, si tout le monde te déteste c'est pour une raison. Tu es faible et stupide, tu ne mérites rien ! ?
Une boule remonte le long de sa gorge et la jeune fille éclate en sanglots. Elle enfonce son visage au creux de ses mains et s'effondre à genoux.
? Tu nous as ridiculisé Mégère. Tu es la honte de cette famille. Comment est-il possible de transgresser une règle aussi simple ? On t'a dit de ne pas adresser la parole au prince, Mégère. Tu sais qui doit assumer les conséquences maintenant ? Moi ! J'ai tellement honte d'être ta s?ur, on ne pourra jamais rien tirer de toi. ?
Alecto comprime sa main sur la tête de sa s?ur qui sanglote toujours et l'attrape par les cheveux.
? Regarde moi ! ?
La jeune fille écarte ses mains dévoilant son visage déformé par la tristesse et la peur. Alecto la frappe une première fois dans la machoire et la jette au sol. Mégère ne résiste pas, elle s'effondre et reste allongée.
? Puisqu'il n'y a que comme ?a que tu comprends. ?
Elle s'approche de nouveau de sa s?ur et lui envoie un coup de pied en plein visage. Mégère laisse échapper un cri et sa s?ur la frappe une seconde fois dans le ventre. Mégère avait reculé jusque dans un buisson de violettes. Elle se relève brusquement pour courir à travers les fleurs. Cavalant à travers les buissons, son pied frappe brusquement dans une pierre et elle tombe la tête la première. Elle se retourne pour se défendre mais Alecto ne l'avait pas suivi.
Mégère reste seule effondrée au milieu des fleurs. Sur son visage se mélangent les larmes, le sang et les pétales de violettes. Elle pensait à ce que le prince lui avait dit. Il n'avait pas pu partir, c'est impossible. Pourtant, le lendemain, le prince ne vint pas, ni le surlendemain et Mégère resta seule, pour toujours, car Mégère n'existe que par le malheur et c'est ainsi qu'elle doit demeurer.